Les années se suivent et la passion reste intacte ! Dans ce post vous trouverez le récit de ce nouvel Opus, Hawaii saison 2018. Je vous ferai partager comme d’hab photo et récit au fur et à mesure.
Bon voyage !
15 Octobre 2018 – le compte rendu
Kona 2018 – L’objectif #1 était de participer, d’accompagner cette belle équipe (nous étions 10 du team) et de permettre à chacun de faire sa meilleure course, pour 4 athlètes il s’agissait d’une première, donc partager mon expérience faisait clairement partie des choses qui me tenaient à cœur.
L’objectif #2 C’était de vivre l’événement, 40ieme anniversaire d’ironman, (et, oui, le triathlon a été inventé en 1978 à Hawaii), profiter de la fête, revoir les personnes qu’on ne voit qu’à Kona, rencontrer les partenaires, pour sécuriser les prochaines saisons, établir un nouveau partenariat pour le team avec Notio Konect (une filiale d’argon 18 qui développer un boitier de calcule d’aérodynamisme (*) ). Bref, oui oui, Kona c’est aussi tout ça et ma performance individuelle passe alors au second plan.
L’objectif #3, vous l’avez compris, c’était pour ma gueule, la performance, le dépassement de soi, améliorer le chrono etc …
Pour la faire courte, super content globalement, Hawaii ça reste le top. Objectif#1 et 2 plus que remplis. On a passé une chouette semaine avec l’équipe, nos partenaires, entrainements, vie en groupe, partage d’expériences, … Et pour l’objectif #3, mention peu faire mieux, je termine au milieu du classement en 10h05. Comme me disait un copain, il ne faut pas aller à Kona pour espérer faire une performance, le niveau est tellement élevé, les températures tellement chaudes, et le mois de septembre est tellement compliqué en France (retour de vacances, fin de saison, rentrée scolaire, préparation de la nouvelle année au boulot etc …) que ça fait plein de bonnes excuses pour ne pas arriver préparer à 200%, en plus y’a rien à gagner, pas de qualif à aller chercher, on court vraiment pour la gloire sous une chape de plomb « l’enfer au paradis » (G. Gillodts 2012)
Quand meme, j’ai pas mal nagé (1h07), je me suis pas pris de coup, juste fait retourné le petit doigt (j’ai glissé malencontrueusement ma main sous le talon d’un concurrent, oups) , vous avez imaginé le premier jour des soldes dans une piscine ? Hawaii, c’est un peu ça, une boucherie, ou plutôt poissonerie ! Sur le vélo, j’ai su rester sage et ne pas trop appuyer comme prévu (230NP 136 pulses) tout en améliorant mon chrono (4h41 vs 4h44 en 2013) … mais bon, c’était une année sans vent.
Question drafting, comme chaque année, les publications montrant des troupeaux de triathlètes font rage. Bon, comme chaque année, je me retrouve à gauche du peloton et je remonte les groupes. Mais OK il y a quelques gars qui profitent vraiment de l’aspi, mais la plupart essaye de rester à peu près à distance. Le vrai problème c’est l’organisation qui le créé en rajoutant toujours plus d’athlète sans faire de vague de départ par catégorie, ce qui ferait tout son sens. Cette année, j’ai quand meme pesté pendant 20bornes, 200 mecs sur le porte bagage, puis un me double, puis 2, puis 3 … puis fait chier … et je suis mis en queue de peloton à distance avec 3 autres français Vincent Darcq, Anthony Philippe et Laurent Marcilloux, en attendant que les arbitres arrivent, en vain. Finalement c’est la bosse d’Hawi qui est arrivée et on a pu alors remettre un sac et se sortir de cette mascarade.
Lorsqu’on vient à Kona, on s’imagine tous que le vélo c’est ça :
Mais en fait, le jour, J, dans la vraie vie, c’est un peu le bordel, surtout quand certains ne font trop d’effort pour se laisser décrocher :
Mais finalement, comme je garde les yeux rivés sur la ligne blanche qui est au milieu de la route, tous les autres mecs, je ne les vois pas trop :o)
Pour ceux qui s’intéressent de prêt à la problématique du Drafting, je vous conseille 2 lectures :
1/ ce texte de Arnaud Edus (kona 2018) : CRkona2018.pdf
2/ cette lettre ouvert à Ironman( 2016) : http://blog.trisutto.com/ag-deserve-a-fair-race-in-kona
Et à pied j’ai pris un bon coup de chaud, sans pour autant craquer sur le marathon. Résultat 4h07 de run pour 10h05 au final. Durant tout le marathon, j’ai tenté de relancer la machine, de refroidir le moteur en mettant de la glace dans la casquette, de changer mes chaussettes trempées à mi parcours, d’ingurgiter des gels et du coca (comme Lange !) , penser aux copains derrière le PC, penser à Jo et Julian, mais ça ne voulait pas, je plafonnais à 5’30/km avec des pauses à tous les ravitos. J’ai pu croiser régulièrement les copains du team, les supporters, les autres français, applaudir les vainqueurs Lange et Ryf qui étaient impressionnants, encourager nos pro français qui étaient eux aussi en galère, profiter du paysage, de la chance d’etre là, sur cette course unique, et termine en beauté sur Ali Drive. J’avais aussi des infos comme quoi « ils ne sont pas couchés », « t’as des messages du Luxembourg, des mineurs, des potes de Grenoble », j’ai appris plus tard que certains collègues ont occupés leurs insomnies en suivant le tracker , PS : à 3heures du mat / 15h à Hawaii, je ne pouvais pas lire vos messages en live, mais MERCI à tous !
Pas sûr de revenir très vite sur cette course, voire à peu près certains que non, il faudra digérer et en faire peut-etre une fois l’objectif de la saison, dans 3 ou 4 ans. Et ce serait bien que M Andrew Messick et son équipe propose une solution pour limiter les effets du drafting, un peu moins de monde au départ, ou des vagues par groupe d’age ? Mais bon, tout le monde râle, mais au final, les meilleurs sont devant, donc quand tu es bon, tu es bon et pis c’est tout ! (hein Guigui ?)
Pour le moment repos du guerrier, préparation de la prochaine saison pour le team, y’a plein de beaux projets collectifs à bâtir, des nouveaux partenaires avec qui travailler et profiter un peu de nos montagnes bientôt enneigées en famille.
la course en chiffres
Natation : 1h07 3950m 1003ieme 145ieme M40
Vélo : 4h41 180km 1200D+ 227NP / 217 Wavg – 136pulses 230ieme 33ieme M40
Marathon : 4h07 42km 5’50/km (en fait c’est 5’30/km courru régulier, mais avec 20 ou 30″ de perdu à chaque ravito tous les 2km) – Cardio 130 pulses au début, puis 120 pulses à la fin – 1120ieme et 182ieme M40
Temps final : 10h05 – 781ieme/2400 – 133ieme parmi les 266 qualifiés en M40
Ma meilleure perf reste donc la première édition en 2013 : 9h27 228ieme et 43ieme M35
Bref, lorsque je re-regarde ces chiffres c’est l’histoire d’une lente agonie, avec le recul, je dirai que j’ai eu du mérite de terminer dans cet état …. et le pire c’est lorsque je voyais des mecs à qui je mets normalement des wagons me doubler … mais ce qui me rassurait, c’est que je voyais aussi pas mal de bon coureurs qui étaient pire que moi, on se rassure comme on peut !
les temps de passages vélo
Le long chemin de croix sur le marathon : chaque crevasse bleue claire c’est un arrêt au stand, et le cardio qui n’arrête pas de chuter en faisant le YoYo !
En comparaison, mon marathon à Nice cette année : 3h11, une vaie machine
Quelques photos
ps : non, je ne me suis pas encore reconverti, donc si vous ne connaissez pas le barbu joueur de Yukulele, c’est normal, c’est Ael mon cousin : http://aelmusic.net/
Les résultats du reste de l’équipe : https://www.teamargon18france.eu/news/hawaii-2018
Les dernières astuces du voyage 2018
Cartouche de CO2 : Allez chez Bike Works acheter une connerie (on a toujours besoin d’un truc la bas), et prenez des cartouche de CO2. Apres la course, vous les rapportez, ils vous les remboursent.
Bagage vélo : cette année, j’ai fait le coup : un gros sac vélo + une valise cabine : résultat : aucun frais supplémentaire, c’est passé à l’aller et au retour. (Et pourtant tous les gars à coté, au retour avec American Air Line payaient 289USD pour le vélo)
(*) Notio Konect : Nouveau partenaire 2019. Une filiale d’Argon 18. Ils developpent un boitier qui permet de calculer en temps réel votre CdA (coef aérodynamisme) + estimer le tangage (on tangue moins avec des 50 qu’avec des 80), calculer la direction du vent, estimer le coef de frottement des pneumatiques, prendre en compte la friction de chaine en se connectant au Di2, mesurer la densité de l’air … plus d’info : https://notiokonect.com
12 Octobre 2018
J-2 avant le grand jour.
Que c’est-il passé depuis 4 jours?
Beaucoup de chouette moments partagés avec toute l’équipe, des entrainements : natation tous les matins au Pier (le lieu de départ de la course), un peu de course à pied sous la chaleur et 2 sorties vélos sur la Queen K, la fameuse autouroute sur laquelle se déroule la course.
Désormais les organismes commencent à être réglés comme des horloges, couché entre 22 et 23h, réveil 5h30. Le jour J, ce sera un levé 3h30 qu’il faudra assurer ! Et progressivement, on supporte de mieux en mieux la chaleur, meme si on sait que lors de la course, nous allons fleurtéer avec les limites de l’impossible, d’autant plus que cette année, ils ont modifié un peu le parcours : ils ont raccourci le partie du marathon qui se déroule à la fraiche sur Ali Drive, et ils ont rallongé la partie qui se déroule dans Energy Lab, autrement dit le four à pizza, ou tout simplement l’enfer au paradis. Un partie sans ombre, sans air où les organismes sont mis à rude épreuve.
Durant ces journées nous avons également profité pleinement de l’environnement, ballade, baignade, nage avec des tortues, tentative de trouver (en vain) les dauphins.
Kona, c’est aussi le championnat du monde, et l’occasion unique de croiser tout le gratin mondial, les pros, les meilleurs de la discipline et d’échanger avec nos partenaires. On croise du beau monde : Mark Allen, la légende, croisé en faisant les courses, Paula Newbery Faser, croisée sur un stand alors qu’elle était simple bénévole, Dave Scott croisé lors de la parade des nations. Ensuite, les Pro qui roulent sur Argon : Craig Alexander, triple vainqueur d’Hawaii, j’ai pu taper la causette, in english pendant une demi heure lors d’un tour à vélo, mais aussi Michele Vesterby, Heater Jackson, Jan Frodeno, Faris Al Sultan ou encore nos petits français : Denis la Chevrotine, Manon … Bref, the place to be ! Et le célère Thierry Sourbier … avec qui ont partage notre grande baraque (18 lits !)
Beaucoup de moments de partage et d’échanges avec tous les membres du team, ça soude l’équipe!
Vous êtes nombreux à me demander comment et où suivre la course : http://eu.ironman.com/triathlon/coverage/athlete-tracker.aspx?race=worldchampionship&y=2018
les dossards :
634 – Philippe ROBERT (M50)
1313 – Xavier PHILIPPE (M40)
1319 – Stéphane BERNARD (M40)
1345 – Guillaume GILLODTS (M40)
1471 – Jean-Christophe HOLZERNI (M40)
1955 – Fabien BESANCON (M30)
2101 – Vincent DARCQ (M30)
2281 – Edouard TIRET (M25)
2322 – Laurie CANAC (W25)
2335 – Héloise FOCQUENOY (W25)
Départ le samedi à 18h30 pour les pros heure française – 19h00 pour les amateurs
Credit photo : Thierry Sourbier, Marc Sopena, Monica Gil
8 Octobre 2018
La deuxième journée sur l’ile s’achève.
Au programme : levé 5h30, puis natation à 7h00 au Pier. Pas mal de vagues et de courant aujourd’hui. L’avantage, c’est que cela a chassé les méduses qui s’étaient invitées il y a 2,3 jours. Les sensations sont bonnes, meme si je me prends 20m par les copains entre chaque bouée, mais bon, les copains ce sont plutot des torpilles.
Ensuite, petit déjeuner copieux au lavajava, et séance de course à pied sous le cagnard.
Apres midi ballade avec des copains rookies (qui sont ici pour la premiere fois) pour leur faire découvrir les environs.
Demain, mardi, les festivités commencent avec l’ouverture de l’ironman par la parade de nations. Retrouvailles en français garanties.
5 Octobre 2018
Pour la 4ieme fois, bagage, démontage et décolage direction Hawaii.
L’an passé j’avais terminé l’opus 2017 en expliquant que cet ile etait envoutante, attirante, …. , un an plus tard nous y re-voilà.
Chaque année à sa saveur particulière. En 2013, c’était l’aventure, la découverte du mythe. J’étais parti 5 jours en solo, puis Delphine ma compagne m’avait rejoint, nous avions ensuite visité pendant une semaine, des moments magiques. En 2015, c’était un déplacement collectif, nous étions 7 du team, nous avions partagé une semaine en collocation, inoubliable. En 2017, c’était le partage avec ma famille, mes parents et ma fille était du voyage. La galère mémorable du voyage : probleme administratif d’ESTA qui ne passe pas puis 60heures de voyage, l’année de mes 40 ans, des 10 ans de ma fille, et le pire résultat sportif.
Cette année, je suis désormais un triathlète aguerri, 17ieme Ironman, 4ieme fois Hawaii, ça commence à causer hein?! Je suis à la barre du navire “Team Argon 18 France”, nous sommes 10 athlètes qualifiés, désormais c’est moi qui partage mon expérience, inspire et fait progresser les plus jeunes. Nous ne restons que 8 jours, mais cela va etre intense. On partage une villa à 14 athlètes et accompagnants. On a meme une guest Start : Thierry Sourbier, le meilleur photographe ! dont les photos se reconnaissent entre mille.
C’est l’aboutissement d’une année de travail avec toute l’équipe. Lorsque j’ai repris la gestion du team, cela a commencé il y a un an, en commençant par les recrutements. Il fallait renouveller la moitié de l’effectif du team suite à de nombreux départ. Ce fut une partie de plaisir, de comprendre le potentiel, de chacun, les motivations personnelles, et réussir à construire une force collective qui a su booster tout le monde. Et lorsqu’on annonce des objectifs clairs, qu’on donne l’envie, qu’on se motive les uns les autres, les résultats sont forcément là. 10 athlètes qualifiés, du jamais vu, on peut être fier !
Quels ambitions pour la course en elle-même? A titre personnel, essayer de faire aussi bien que la première année en 2013 😉 ! Et pour l’équipe en générale, tout le monde y va sans pression, le plaisir avant tout. Il faut rester humble, prendre le départ de cette épreuve est déjà un sacré challenge.
L’anecdote du voyage (bah oui on s’ennuierait sinon) : pas de probleme d’ESTA, ni de vol, ni de retard, meme rien à signaler pour les bagages. Juste pour le vélo, le gars au comptoir voulait nous faire payer 250€ au début (150 pour l’excédent de poids, et 100 pour le bike en lui meme), finalement , apres discussion… 0€ … on n’y comprendra jamais rien.
Bon sinon, comme c’était trop monotone, j’ai oublié mon smartphone dans le bac des douaniers à San Francisco …. mais zero tracas, zero blabla, je l’ai retrouvé 10min plus tard … j’ai amené ma bonne étoile avec moi !
La fine équipe :
La préparation avec GUTAI 2.0
Depuis le début de l’année, je suis un plan d’entrainement qui arrive directement sur mon smartphone via la 4G (bientot la 5G?!) et qui est pré-calculé par un moteur d’intelligence artificielle … ah oui, la science fiction nous a rattrapé (et pour un gars qui bosse à Soitec, leader mondial dans la production de substrat innovants qui permettent la 5G, les processeurs rapide et qui consomment moins etc ….). Bon, y’a encore des humains derrière tout ça, en l’occurence Karoly Spy (merci!) qui a conçu et imaginé cette application de coaching en ligne. https://gutai.training/
J’ai donc suivi plus ou moins bien le plan d’entrainement, avec des dispos assez aléatoires et les 2 halfs (Afrique de sud et Nice), ça vient un peu perturbé le « perfect planning », mais ça donne de bonnes bases, et m’a évité d’avoir à me poser trop de question les jours ou j’avais du temps pour m’entrainer.
Le WE dernier, par exemple au menu c’était :
- 1h00 de natation le matin : qui se sont transformé en 1h30 avec le club
- 6h00 de vélo dont 150km d’allure IM : qui se sont transformées en 5h dont 3x(20’IM / 20′ HIM / 20’IM / 20′ Z1 recup) … j’aime pas trop la monotonie, alors j’adapte
- le lendemain : 2h30 de vélo (dont 30min HIM puis 3x(5′ allure CD / 5’recup) puis 30min IM
- enchainé avec 1h dont 2x20min @ 15kmh
- et 45min de home trainer de récup le soir (ça c’était pas prévu)
Bref, vous voyez, l’intérêt c’est d’avoir la trame, les intensités, des sources d’inspiration et ensuite, j’adapte à mes contraintes (et envie 😉 )
exemple : séance 2x20min @15kmh
Bonne chance pour ce nouvel Iron Man, et surtout fais toi plaisir.
Julien
J’aime bien cette définition du manager:
« Ce fut une partie de plaisir, de comprendre le potentiel, de chacun, les motivations personnelles, et réussir à construire une force collective qui a su booster tout le monde. Et lorsqu’on annonce des objectifs clairs, qu’on donne l’envie, qu’on se motive les uns les autres, les résultats sont forcément là. »
ça s’applique aussi au boulot ?
Ça devrait s’appliquer. Mais la complexité est parfois un poil plus grande au boulot. Disons qu’appliquer les méthodes de management professionnelles dans le sport, c’est assez facile, l’inverse est parfois plus difficile mais #anythingIsPossible !