70.3 de Vichy, 4h16 (0h36, 2h12, 1h22) 37ieme au scratch, 2ieme de la catégorie, une course vraiment aboutie.
Il y a 4 ans, en rentrant dans le team, je me savais capable de faire un top10 sur une course à label, d’aller chercher un slot, mais monter sur le podium, c’était inimaginable, c’était pour les autres, les top athlètes, pas pour moi …
Et là, 3 courses labelisées (IM Cozumel, 70.3 Aix, 70.3 Vichy) , 3 podiums, un coup de chance, la maturité du quadra grisonnant, le changement de catégorie ?
Un coup de chance?
Souvent, lorsqu’on loupe son objectif, c’est facile de trouver des explications (la nutrition, la blessure, le matos, les concurrents, la fatigue …) , mais lorsque tout se déroule sans accroc et que ça dure, c’est aussi intéressant de comprendre, pour tenter de reproduire et aussi de partager son expérience.
Le changement de catégorie ?
Effectivement je viens juste de passer M40, mais si on analyse un peu les temps détaillés sur les 2 Half Vichy et Aix, le changement de catégorie n’aurait eu aucune influence sur mon classement, je serai quand même sur le podium en M35. Et concernant Cozumel, c’était ma dernière course en M35, l’année de mes 39ans.
Une meilleure natation ?
J’ai amélioré, ma natation? … loupé, plouf dans l’eau ! C’est même pire qu’avant depuis que je me suis à nouveau abimé l’épaule début Mai. A Vichy, j’ai nagé en 36 minutes … bouh bouh bouh …
Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin
Il faut donc chercher ailleurs. C’est donc à tous ceux qui m’entourent que j’attribue ces progrès et cette constance :
* mes collèges, ou plutôt, une bande de furieux qui se lèvent le mercredi matin pour faire du derrière mobylette :o) les mêmes avec qui on se tire la bourre le midi dans les champs de maïs. Avoir une équipe, des sparing partners, c’est hyper important, pour se remotiver lorsque c’est nécessaire, se taper des 500m à bloc lorsque l’envie n’est pas là! En plus mon entreprise m’aide, et du coup, c’est une foule de collègues qui sont derrière moi, qui m’apporte l’énergie nécessaire.
* ma compagne, Delphine, qui se lève 3 fois par semaine pour aller nager (je sais pas comment elle fait !) … avec qui je partage quelques footings, et qui me donne motivation et confiance, C’est hyper important d’être compris et supporté par son conjoint lorsqu’on fait ce sport. Et lorsqu’on partage la meme passion c’est encore mieux !
* mon team , Team Argon 18 France : des top athlètes toujours de bons conseils, et ce groupe qui produit une réelle motivation. Et aussi des partenaires qui nous permettent d’aborder ces courses avec de super condition, mais soyons honnète, c’est pas ce qui a changé cette année.
* mon coach, Pierre, qui me permet d’être serein sur mes entrainement, ne pas avoir à penser, à douter, ne pas se demander si j’en fais trop, ou pas assez. C’est autant d’énergie que je peux mettre à autre chose
* sans oublier famille, potes, pote de club, et mon kiné as usual !
L’importance de mon coach
Parmi toutes les personnes que j’ai cité, je pense mon Coach est la plus déterminante. En Octobre 2016, je décide de m’entourer et demande de me faire mes plans à un pote du team, mais aussi une référence en la matière : Pierre Massoneau. Meme si je coache moi même avec succès plusieurs athlètes sur Ironman, je sens que j’atteinds les limites du système.
Au départ, ça ne change pas fondementalement ce que je faisais, mais après bientôt un an, je dois conclure que c’est la bonne recette.
Mais qu’a-t-il changé?
J’en fais un peu moins, environ 8/9h de moyenne depuis le début d’année (contre 11 à 12 les années précécédentes). Mais plus régulier, uniquement de la qualité, un peu plus de récup. Et surtout la confiance en soi, pas une fois dans l’année j’ai douté ou remis en question la charge réalisée. Il faut aussi dire, que n’ayant pas de qualif à aller chercher, j’ai abordé toutes les courses sans aucune pression, et les résultats sont là quand même!
Sur le vélo, il m’a fait baissé la cadence de pédalage (75rpm et 53×11), baisser les watts, baisser le cardio, et finalement augmenter la vitesse ! Beaucoup de longue série en Z2, et aussi des séances de Haute Intensité en Z6, et du renforcement musculaire en Z3.
Et à pied, là aussi c’est uniquement de la qualité, jamais très long.
Il y a que la natation qui pose problème, mais avec les blessures, pas facile de progresser, pourtant avec 2 ou 3 min de moins, ce serait la premiere place du podium assurée :-/
Finalement, il m’a apporté de la sérénité, de la confiance, qui me permette de mieux gérer et d’exprimer pleinement mon potentiel.
Half Ironman de Vichy
L’avant course
J’ai abordé cette course le dernier weekend des vacances, après 3 semaines en famille, en Bretagne. J’ai pu durant les 2 premières semaines m’entrainer 12h/semaine. Au final j’étais bien rincé, pas long, mais efficace. Notamment 3 grosses journées : J1 140km @ 34kmh 247NP/ J2 145km @ 34kmh 242NP/ J3 1h30 à pied avec 1h @ 14kmh. Le cardio ne montait plus, j’avais les jambes lourdes.
« les jambes lourdes »
La dernière semaine juste avant Vichy, je n’ai quasiment rien fait (1h30 de récup à vélo le lundi et un footing matinal le mercredi (sans sensation, cardio à 110 …) ) puis, 2 jours à piétiner au Puy du Fou (génial !) Du coup, j’aborde la course du samedi sans trop savoir ce que j’allais donner.
La course
La natation n’est pas terrible, parti 5min après les premiers, sans combinaison, je passe les 1000m en 18min et boucle les 1900 en 36min ! Bref, je démarre le bike avec 200 ou 300 mecs athlètes devant moi.
Sur le vélo je suis la consigne : 280NP, (puissance à fournir), le cardio reste stable entre 140 et 145, je double pas mal de monde (15ieme temps scratch), et sans faillir, arrive à la T2 avec 41kmh de moyenne (277NP réalisé & 272 Watts).
Le parc à vélo compte pas mal de monde, mais c’est un peu faussé à cause des 5min du départ.
Sur la course à pied, je me sens bien, je démarre à 15km/h (3’58 exactement), ça passe bien, le cardio monte à 145, puis j’accélère après 3km, 15,5 (3.’50), le cardio décolle à 155, ce qui est énorme pour moi, parfois, meme sur des séances de vitesse, je ne dépasse pas 150. Et pourtant ça tient.
Et là je fais le bilan : pas mal au pied, pas d’ampoule, pas mal au bide, pas soif, pas trop chaud, bref, aucune excuse. Le seul maître à bord c’est moi. Je me sens fort, je repense aux séances avec des blocs de 1heure @14kmh, c’était dur, mais c’est passé. Bon, là, cela va plus vite, finalement, le Pierre ne m’a jamais fait courir sur ces allures, jamais de Z3, je le dis moi meme, ça ne sert à rien. Mais là, mon corps se souvient et je tiens l’allure sans faillr, je gueule régulièrement pour tenir le rythme et la motivation, continue à alimenter le moteur, un peu d’eau, un peu de coca, un gel tous les 5km. Jusque là tout va bien.
« Inoxydable »
Franck m’annonce que je suis 3ieme, j’ai du mal à y croire, mais c’est bon ! Puis que le second est en train de craquer. Je commets à 4km de la fin une erreur, je m’asperge d’eau la tete et ça tombe sur mon ventre, et immédiatement je prends des crampes d’estomac. Merde … Pierre me l’avait bien dit, JAMAIS d’eau sur le bide, ça peut tout perturber (les petites bestioles qu’on a tous dans l’estomac sont tres sensibles au froid…) . 1km à serrez les dents, et ça passe. Je continue à me concentrer sur les mouvements de bras, à penser aux copains, à nos filles qui sont à l’arrivée, beaucoup de personne m’encourage sur la parcours. Rien ne peut m’arrêter, je suis inoxidable, je me le rappelle en boucle. Je ne regarde plus le cardio qui tape à presque 160, et c’est la ligne d’arrivée ! 3’57min/km de planifié, 3’58min de moyenne au Garmin, job done !
pour les accrocs des chiffres :
bike : https://connect.garmin.com/modern/activity/1944847886
run : https://connect.garmin.com/modern/activity/1944847921
Encore un sacré palier de passé moins de 50 jours avant l’objectif de l’année : Kona.
La Qualif en couple pour les mondiaux 2018
Plus tard dans l’après midi, on enchaîne l’ironkid avec les enfants, puis la cérémonie protocolaire des podiums et ensuite les slots pour les Championnats du Monde 70.3 2018 qui auront lieu en Afrique du Sud.
Ils démarrent par les filles, arrive la catégorie W40, Delphine, qui s’est classée 10ieme sur le 70.3 ne se fait aucune illusion, 2 slots dans sa catégorie. Et finalement, le Roll Down remonte jusqu’à la 9ieme concurrente, qui ne prend pas … YESS !! Elle est appelée et me pète le tympan ! Quant à moi, pas de surprise avec une 2nd place pour 4 slots, je suis appelé et prends la qualif (as usual 😉 ! … presque ).
Nous irons tous les deux en Afrique du Sud, quelle journée !
(…) quelques jours plus tard, je prends conscience de ce que nous avons réalisé en relisant les commentaires et réactions sur facebook. C’est vraiment pas commun de se qualifier en couple ET sur la même épreuve. Même si Delphine a eu un peu de chance, c’est quand même assez génial ce qui nous arrive.
Conclusion
j’ai écrit ces lignes pour vous faire partager un peu ces moments, pour m’aider aussi à comprendre les facteurs clefs de succès (on sent la formation Chef de Projet 😉 ), et peut être vous donner des clefs pour vous aussi progresser.
Si vous êtes arrivés jusque là, je peux vous dire “merci pour votre attention”, et à très bientot pour de nouvelles aventures. la suite? #roadtokona